Les oubliés du recyclage : que fait-on des plastiques “non recyclables” ?

Trier ses déchets ne suffit pas. Une immense partie échappe encore à la boucle. Alors, comment faire ?

Quand on pense recyclage, on imagine nos bouteilles triées, transformées en nouveaux emballages, et le tour est joué.

En réalité, la face cachée de cette histoire est bien plus grise : une grande partie de nos déchets plastiques reste techniquement ou économiquement impossible à recycler.

📦 Pourquoi tant de plastiques échappent au recyclage ?

Films alimentaires, emballages multicouches, plastiques souillés, textiles composites… Tous ces flux posent problème aux filières actuelles.

Trop hétérogènes, trop sales ou trop coûteux à trier, ils finissent, au mieux, incinérés, au pire, enfouis ou rejetés dans l’environnement.

Quelques chiffres pour comprendre :

  • Moins de 10 % des plastiques produits dans le monde sont effectivement recyclés.
  • Chaque année, 11 millions de tonnes finissent dans les océans, un volume qui pourrait tripler d’ici 2040 si rien ne change.
  • La gestion des déchets plastiques génère à elle seule près de 2 à 3,4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Bref, le recyclage « classique » atteint vite ses limites face à la diversité des plastiques et à la complexité des usages.

🔍 Ces « non recyclables » sont-ils condamnés à l’incinération ?

Heureusement, pas forcément. Mais il n’existe pas une solution miracle. Il faut combiner plusieurs leviers :

1️⃣ La sobriété d’abord.

Réduire les emballages superflus, préférer les contenants réutilisables, encourager des alternatives non plastiques là où c’est possible : gourdes, vrac, consigne, etc. Moins de plastique produit, c’est moins de déchets à gérer.

2️⃣ Améliorer les filières existantes.

Renforcer le tri, moderniser les centres de traitement, mieux accompagner les collectivités et les entreprises à capter un maximum de flux recyclables — tout ça reste indispensable.

3️⃣ Soutenir l’innovation pour demain.

Là où les filières classiques bloquent, certaines technologies peuvent reprendre le flambeau : recyclage chimique, dépolymérisation, pyrolyse… Des procédés capables de traiter des plastiques complexes ou souillés pour les ramener à l’état de matière première.

C’est le cas, par exemple, de Monomeris, une startup française qui a développé une technologie de dépolymérisation ionique.

Le principe ? Casser les plastiques au niveau moléculaire grâce à des liquides ioniques, sans tri fin préalable et sans générer de déchets ultimes.

Une solution encore jeune, mais prometteuse pour traiter localement ce que personne ne sait recycler aujourd’hui.

Et nous, que peut-on faire ?

Face à cette zone grise du recyclage, la question n’est pas seulement technique. Elle est collective.

En tant que citoyens, collectivités, entreprises… nous avons tous un rôle à jouer pour réduire, mieux trier, mais aussi pour soutenir les innovations qui bouclent la boucle jusqu’au bout.

Avec Keenest, nous croyons qu’il est temps d’être des acteurs enthousiastes du futur, pas des spectateurs fatalistes.

Et ça passe aussi par la manière dont nous mobilisons notre épargne : financer des solutions concrètes, locales, bas carbone, qui ferment les angles morts.